Accueil AliBali.net

Le projet 3TOON présenté à Capital IT : une start-up à vocation internationale...
Accueil > (Mes) Productions > 3TOON > Le projet 3TOON présenté à Capital IT : une start-up à vocation internationale...
 

 > Le projet 3TOON présenté à Capital IT : une start-up à vocation internationale...
Après plusieurs mois de rédaction, le business plan (plan d'affaires) de 3TOON est présenté au comité de sélection de Capital IT, organisateur de rencontres entre porteurs de projets de start-up et investisseurs. Le projet est sélectionné et notre présentation programmée pour le 26 octobre 1999 dans un grand hôtel parisien.
Le projet initial L'idée derrière le projet 3TOON était toute simple. En 1999, Internet s'annonçait comme un média au potentiel exceptionnel, et ce potentiel, notamment en matière de divertissement, était totalement sous-exploité ! Il fallait remédier à cela, nous avions beaucoup d'idées sur la façon de s'y prendre (avec mon associée Violaine Meunier) et les investisseurs se déclaraient à la recherche éperdue de projets innovants pour le Web. Une fenêtre d'opportunité s'ouvrait, dont nous avons décider de profiter.
Un grand site de dessins animés interactifs inédits Il était hors de question pour nous de traiter Internet comme s'il s'agissait d'une télévision branchée sur la prise téléphonique. Nous aimions le Web parce qu'il nous permettait d'interagir avec le contenu, et nous voulions que tous nos programmes bénéficient de cette possibilité inédite pour les spectateurs. Nous en avions fait une première expérience avec notre film Ma Télé Interactive, et les réponses enthousiastes que nous avions reçues nous avaient convaincus que c'était une bonne voie.

Nous avons donc imaginé un site où chaque semaine, des internautes âgés de 15 à 30 ans viendraient découvrir un nouvel épisode d'une série animée interactive. Nous prévoyions une nouvelle série tous les 6 à 8 mois, et une diffusion internationale en 6 langues (ce qui permettait d'atteindre dans leur propre langue 80% des internautes).

D'autres fenêtres de diffusion étaient prévues après l'exclusivité sur le Web, sur CD-Rom et sur les chaînes de télévision, en version interactive ou linéaire selon le développement des bouquets numériques.

Le business plan
Couverture du business plan initial de 3TOON
Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le monde des start-up et des investisseurs, un business plan est un document de 20 à 50 pages qui décrit avec précision un projet d'entreprise nouvelle, destiné à convaincre des investisseurs de devenir actionnaire de la future entreprise. On devient actionnaire en achetant des "parts" de l'entreprise. Concrètement, l'investisseur devient copropriétaire d'une partie (minoritaire normalement) de la société en apportant la plus grosse partie du financement de celle-ci.

Bien qu'il faille apporter le plus grand soin à la description de l'entreprise et de ses spécificités, la partie la plus importante d'un business plan est de loin le chapitre financier ! C'est avant tout sur la capacité du porteur de projet à établir un plan comptable sur les 5 années à venir qu'il est jugé...

Je tiens à remercier chaleureusement Franz Tieleman pour avoir initié le fichier du tableur informatique. Je n'aurais jamais su commencer un travail aussi titanesque sans son aide. Ce fichier informatique (qui est devenu d'une complexité inouïe !) constituait le fondement de toutes les hypothèses financières sur lequel le projet était bâti.

Capital IT 1999
Interview d'Ali Bali et de Violaine Meunier sur CanalWeb
Ali Bali et Violaine Meunier interviewés sur Canalweb à l'occasion de la présentation de 3TOON à Capital IT
Après plusieurs mois de rédaction, aidé par mon associée Violaine Meunier, le projet 3TOON était prêt. Il était temps de passer à l'étape suivante, ce qu'on appelle la "levée de fonds". Plusieurs structures s'étaient mises en place pour assister dans leur rencontre les porteurs de projet et les investisseurs. La plus prestigieuse était alors Capital IT. Nous leur avons soumis notre business plan, et après quelques temps, on nous annonça qu'il était sélectionné pour l'édition de l'automne. Joie et stress !

Joie d'avoir été sélectionné, et stress d'avoir à préparer une présentation de 15 minutes en anglais devant un public impitoyable. D'ailleurs le but n'était pas d'apitoyer ce public d'investisseurs, mais de solliciter un premier tour de table de 20 millions de francs (3 millions d'euros), en échange d'une part de société qui n'existait pas encore...

L'âge d'or des start-up... En 1999, demander 20 millions de francs pour monter une start-up sur le Web était le "standard". "Start-up" et "Internet" étaient encore deux mots magiques dans le monde de la finance, qui suscitaient les espoirs et les convoitises les plus démesurés, et aussi les spéculations les plus déraisonnables, mais là je m'avance un peu dans l'histoire...

La grille de validation d'un projet par les investisseurs était assez simple, si on veut la synthétiser. Il fallait avoir une idée innovante sur la façon d'utiliser le Web, mais le mieux étant une idée innovante déjà validée par l'expérience aux États-Unis (ceux qui suivent mon récit apprécieront le piquant de cette conception particulière de l'innovation). Il fallait présenter des perspectives de chiffre d'affaires très élevées, étayées par une projection financière qui "tienne la route", et si possible présentées par une équipe aux compétences éprouvées.

Nos rencontres avec les investisseurs Pour abréger cette histoire, je me bornerai aux deux rencontres sérieuses qui ont suivi notre présentation, l'une avec Natexis, l'autre avec Galiléo. Toutes les deux ont salué la qualité de notre business plan et l'ambition du projet. Mais toutes les deux ont également bloqué sur le même point : à leur avis, on ne démarrait pas un projet de cet ampleur dans le domaine du divertissement depuis la France. Il n'y avait qu'un seul pays où c'était envisageable : les États-Unis.

Violaine, mon associée, n'a pas été surprise outre mesure. Je dois avouer que, pour ma part, j'avais eu la naïveté de croire les discours répétés à longueur de colonnes à ce moment-là, qui disaient que l'audace des investisseurs — et leur bourse — n'attendaient que la rencontre avec l'imagination et l'ambition des entrepreneurs.

Je reste sceptique sur la pertinence de la grille de sélection des investisseurs qui ont financé dans la même année plusieurs projets commerciaux identiques entre eux (fortement inspirés d'un modèle américain), et qui ont pratiquement tous explosé avec ce qu'on a appelé par la suite la bulle Internet, alors que dans le même temps, ils laissaient passer un projet comme le nôtre, auquel ils reconnaissaient ne voir qu'un défaut, être conçu dans le mauvais pays...

Le bilan ? Sans doute n'avons-nous pas été suffisamment convaincants ? En tous cas, pas assez pour briser le préjugé sur la suprématie des États-Unis (pour ne pas dire la domination) dans l'industrie du divertissement, pour démontrer que ce préjugé n'avait pas de pertinence pour empêcher l'émergence d’un nouvel acteur d’importance en Europe ; pas assez convaincants pour que nos interlocuteurs se rappellent qu'aux débuts du cinéma, les Français n'avaient de complexe par rapport à aucune nation, et que des personnalités audacieuses et visionnaires telles que Charles Pathé*, Léon Gaumont ou encore Albert Kahn avaient profité du média naissant qu'était le cinéma pour devenir des références mondiales. Ces trois Français-là avaient porté le rayonnement de leur "petit" pays bien au-delà de ses frontières ! jusqu’à devenir une source d’inspiration et d’émulation pour les États-Unis, qui se mirent alors en tête de tout faire pour arriver à égaler le succès des productions françaises…
Charles Pathé Léon Gaumont Albert Kahn
Charles Pathé Léon Gaumont Albert Kahn

La suite ? Le coche « capital-risque » était raté pour nous. Cependant, l’aventure 3TOON n’était pas finie pour autant, bien au contraire…
Précisions * avant Hollywood, la capitale mondiale du cinéma était Vincennes, à côté de Paris, siège de « la Cité du film », créée par Pathé, qui détenait à lui seul 50% des parts du marché américain ! En 1912, la France représentait 85% du marché du cinéma mondial…
Sondage
 À vous la parole !
Que pensez-vous du projet initial de 3TOON ? Un tel projet initié en France pouvait réussir si la qualité était au rendez-vous
J'aurais bien aimé devenir un spectateur assidu de ces programmes
La France doit s'effacer devant la suprématie du divertissement américain si elle veut éviter l'échec
Internet n'est pas fait pour ce type de divertissements
Vos commentaires
  et je découvre les résultats...
 Autres articles 3TOON
  • 3TOON Limited
    (prochainement)
  • 3TOON sarl
    (prochainement)

Recommandez cette page à un ami  |   Remonter en haut de page  |   Imprimer cette page

Références et liens sur le Web (les liens externes à ce site s'ouvrent dans de nouvelles fenêtres)
 lien Capital IT http://www.capital-it.com/
Site officiel de l'organisateur de ces rencontres entre porteurs de projets et investisseurs.
 lien Communiqué de presse Capital IT 1999 http://www.alibali.net/productions/3toon/capital_it_1999.html
Copie du communiqué de presse émis par les organisateurs à l'occasion de Capital IT 1999.
 lien Charles Pathé http://pathebaby.free.fr/biopathe.html
Biographie de Charles Pathé.
 lien Albert Kahn http://www.sdv.fr/judaisme/perso/akahn.htm
Biographie d'Albert Kahn, banquier, producteur, philanthrope, mécène...
 lien La suprématie du cinéma américain http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Cinema/
Une brève mais édifiante présentation des positions dominantes des différentes cinématographies au cours du XXe siècle.
 lien 3TOON http://www.3toon.com/
La planète du dessin animé interactif, du jeu en Flash et de la carte animée personnalisable.
 lien 3TOON pub http://www.3toon.com/pub.html
La planète du dessin animé publicitaire et institutionnel.

Votre boîte à outils

Envoyez-moi un e-mail  |  Mais qui est donc Ali Bali ?
 Petits cadeaux  |  Recommandez cette page  |  Plan du site

Recevez la
newsletter du site

Moteur de recherche
interne

Google

© 2005 Ali Bali.
3TOON, Ma Télé Interactive et My Interactive TV sont des marques déposées.